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| Raymond Aubrac (1914-2012) |
Un résistant : Raymond Aubrac – Résister sans céder
Raymond
Aubrac, né en 1914, appartient à cette génération d’ingénieurs et
d’intellectuels que la défaite de 1940 fait basculer dans l’action clandestine.
Polytechnicien, formé aux grands projets techniques, il choisit très tôt de
mettre ses compétences au service de la lutte contre l’Occupation allemande et
le régime de Vichy.
Installé à
Lyon, il participe avec Lucie Aubrac à la création du mouvement Libération-Sud.
Dans la Résistance intérieure, Raymond Aubrac s’impose comme un organisateur
rigoureux, chargé de structurer les réseaux, de coordonner la presse
clandestine et de participer à la transmission d’informations vers Londres. Son
engagement n’est ni spectaculaire ni improvisé : il repose sur la durée, la
méthode et la discipline.
Arrêté une première fois, il parvient à s’évader et reprend aussitôt ses activités. En 1943, son arrestation et son internement à la prison de Montluc semblent devoir mettre fin à son combat. Mais, une fois encore, la clandestinité déjoue la répression : il est libéré lors d’une opération montée par Lucie Aubrac et des résistants lyonnais.
Quelques semaines plus tard, il est de nouveau arrêté lors
de la réunion de Caluire, aux côtés de Jean Moulin et de plusieurs responsables
de la Résistance. Détenu par la Gestapo, il résiste aux interrogatoires et, une
nouvelle fois, parvient à échapper à ses geôliers.
Contraint de
quitter la France, Raymond Aubrac rejoint Londres puis Alger, où il poursuit
son engagement jusqu’à la Libération. Après-guerre, il reprend une carrière
d’ingénieur et assume des responsabilités au service de l’État et dans des
missions internationales, sans jamais dissocier action publique et mémoire du
combat clandestin.
Raymond Aubrac meurt en 2012. Son parcours incarne une forme de Résistance fondée sur la constance, la loyauté et le refus obstiné de céder, même lorsque l’issue paraît compromise.
