vendredi 31 mai 2013

Berty Albrecht (1893-1943)
Berty Albrecht - Une fondatrice du mouvement Combat

Berty Albrecht, née Berthe Wild le 15 février 1893 à Marseille, est issue d’une famille protestante de la bourgeoisie marseillaise. Infirmière diplômée avant la Première Guerre mondiale, elle travaille pour la Croix-Rouge, puis séjourne à Londres, où elle se familiarise avec les milieux féministes britanniques. Mariée en 1918 au banquier Frédéric Albrecht, elle a deux enfants. Séparée de son époux, elle s’installe à Paris au début des années 1930.

Avant-guerre, Berty Albrecht s’engage fortement dans les combats féministes et antifascistes. Proche de la Ligue des droits de l’homme, elle milite pour le droit à la contraception et à l’avortement et participe à plusieurs initiatives internationales contre la guerre et le fascisme. Elle organise également l’accueil de réfugiés allemands fuyant le nazisme. C’est dans ce contexte qu’elle rencontre Henri Frenay.

Dès 1940, elle s’engage avec lui dans la Résistance. À Vichy puis à Lyon, elle participe à la création du Mouvement de libération nationale, devenu Mouvement de libération française, puis Combat, dont elle intègre la direction. Elle joue un rôle central dans l’organisation du mouvement : structuration des réseaux, presse clandestine, liaisons, aide sociale aux militants emprisonnés et à leurs familles. Elle est également l’une des principales organisatrices des groupes féminins de Combat et agit comme un relais stratégique auprès de Frenay.

Surveillée par la police française en raison de son passé militant, elle est arrêtée une première fois en janvier 1942, puis de nouveau en mai et internée à Vals-les-Bains. Elle obtient d’être jugée après une grève de la faim, est condamnée à une peine de prison, puis transférée à Lyon. En novembre 1942, elle simule la folie pour être internée à l’hôpital du Vinatier, d’où elle s’évade avec l’aide d’un commando de Combat.

Refusant de quitter la France, elle reprend la clandestinité sous le pseudonyme de Victoria. Le 28 mai 1943, à la suite d’une trahison, elle est arrêtée à Mâcon par la Gestapo, en présence de Klaus Barbie. Après interrogatoires et tortures, elle est transférée à la prison de Fresnes, où elle meurt le 31 mai 1943. Les autorités allemandes concluent à un suicide.

Berty Albrecht est faite Compagnon de la Libération à titre posthume. Elle est l’une des six femmes à recevoir cette distinction et l’une des deux inhumées dans la crypte du mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.