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| Georges Guingouin (1913-2005) |
Georges Guingouin – L’instituteur devenu « premier maquisard de France »
Il y a dix ans Georges Guingouin, né en 1913 en Haute-Vienne, orphelin de père tombé au front en 1914, quittait ce monde. Élevé par une mère institutrice, il suit le même chemin : École normale de Limoges, premier poste à Saint-Gilles-les-Forêts, militant communiste engagé. Mobilisé en 1939, blessé en juin 1940, il refuse la captivité et regagne Limoges. À peine rétabli, il entre en clandestinité sous le nom de Raoul. Révoqué de l’enseignement à l’automne, il organise des groupes, fabrique de faux papiers, imprime tracts et journaux.
Il y a dix ans Georges Guingouin, né en 1913 en Haute-Vienne, orphelin de père tombé au front en 1914, quittait ce monde. Élevé par une mère institutrice, il suit le même chemin : École normale de Limoges, premier poste à Saint-Gilles-les-Forêts, militant communiste engagé. Mobilisé en 1939, blessé en juin 1940, il refuse la captivité et regagne Limoges. À peine rétabli, il entre en clandestinité sous le nom de Raoul. Révoqué de l’enseignement à l’automne, il organise des groupes, fabrique de faux papiers, imprime tracts et journaux.
En 1941, traqué, il « prend le maquis » – l’un des tout premiers de France.
De caches en forêts corréziennes, Guingouin construit patiemment une résistance locale soudée : imprimeries clandestines, sabotages, constitution de groupes armés.
De caches en forêts corréziennes, Guingouin construit patiemment une résistance locale soudée : imprimeries clandestines, sabotages, constitution de groupes armés.
Condamné à perpétuité par contumace en 1942, il reste pourtant sur le terrain. Refusant de concentrer son action en ville comme le lui demande la direction communiste, il s’obstine à défendre « ses hommes » et les campagnes limousines où il a commencé la lutte.
À partir de 1942, il multiplie les actions ciblées : destruction de machines agricoles réquisitionnées par Vichy, enlèvements de dynamite, sabotage du viaduc de Bussy-Varache, neutralisation d’un câble stratégique de la Kriegsmarine. Dans la forêt de Châteauneuf, il forme un maquis structuré, discipliné, qui devient au printemps 1944 l’une des forces les plus solides du Massif Central.
L’été 1944 marque son heure de vérité. Sa 1ère Brigade de marche limousine, environ mille hommes, tient tête le 9 juin à la division SS Das Reich. Puis, au Mont Gargan, elle résiste plus d’une semaine à une offensive allemande acharnée. Les pertes sont lourdes, mais Guingouin devient une figure centrale de la résistance limousine. Le 3 août, il est nommé chef départemental FFI, à la tête de près de 8 000 combattants.
C’est lui qui négocie – fait rare – la reddition d’une partie de la garnison allemande de Limoges, le 21 août 1944. Grâce à une manœuvre audacieuse et à l’appui d’une mission interalliée, la ville est libérée sans les destructions redoutées. Au lendemain de la Libération, Guingouin administre l’ordre public, organise les contingents rejoignant le front et devient brièvement maire de Limoges (1945-1947).
Mais la paix apporte ses propres tempêtes. En désaccord avec sa hiérarchie depuis la guerre, il est exclu du Parti communiste et bientôt victime d’une affaire judiciaire qui le mène en prison avant son acquittement – affaire aujourd’hui reconnue comme une injustice politique. Guingouin reprend finalement sa vie d’instituteur dans l’Aube, loin du tumulte limousin.
Retiré de l’armée avec le grade de lieutenant-colonel honoraire, il publie plusieurs ouvrages, témoignant de son parcours singulier. Mort en 2005, inhumé à Saint-Gilles-les-Forêts, il demeure l’une des grandes figures de la Résistance rurale, parfois oubliée, mais souvent qualifiée – à juste titre – de « premier maquisard de France ».
À partir de 1942, il multiplie les actions ciblées : destruction de machines agricoles réquisitionnées par Vichy, enlèvements de dynamite, sabotage du viaduc de Bussy-Varache, neutralisation d’un câble stratégique de la Kriegsmarine. Dans la forêt de Châteauneuf, il forme un maquis structuré, discipliné, qui devient au printemps 1944 l’une des forces les plus solides du Massif Central.
L’été 1944 marque son heure de vérité. Sa 1ère Brigade de marche limousine, environ mille hommes, tient tête le 9 juin à la division SS Das Reich. Puis, au Mont Gargan, elle résiste plus d’une semaine à une offensive allemande acharnée. Les pertes sont lourdes, mais Guingouin devient une figure centrale de la résistance limousine. Le 3 août, il est nommé chef départemental FFI, à la tête de près de 8 000 combattants.
C’est lui qui négocie – fait rare – la reddition d’une partie de la garnison allemande de Limoges, le 21 août 1944. Grâce à une manœuvre audacieuse et à l’appui d’une mission interalliée, la ville est libérée sans les destructions redoutées. Au lendemain de la Libération, Guingouin administre l’ordre public, organise les contingents rejoignant le front et devient brièvement maire de Limoges (1945-1947).
Mais la paix apporte ses propres tempêtes. En désaccord avec sa hiérarchie depuis la guerre, il est exclu du Parti communiste et bientôt victime d’une affaire judiciaire qui le mène en prison avant son acquittement – affaire aujourd’hui reconnue comme une injustice politique. Guingouin reprend finalement sa vie d’instituteur dans l’Aube, loin du tumulte limousin.
Retiré de l’armée avec le grade de lieutenant-colonel honoraire, il publie plusieurs ouvrages, témoignant de son parcours singulier. Mort en 2005, inhumé à Saint-Gilles-les-Forêts, il demeure l’une des grandes figures de la Résistance rurale, parfois oubliée, mais souvent qualifiée – à juste titre – de « premier maquisard de France ».
