dimanche 22 août 2010

René Pagès (1926-1990)
Médaille militaire
René Pagès.

Notre père. Entré dans la Résistance - FTP - à l'âge de 17 ans en 1943, il y est resté jusqu'à la Libération à laquelle il a participé.
Ne voulant pas se prévaloir du certificat établi par Gabriel Lapeyrusse, chef du bataillon Néracais, il n'a jamais demandé la Médaille de la Résistance à laquelle il avait droit.
Notre grand-père Alix Olivié (1907-2005)
Chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur
Médaille militaire
Médaille de la Résistance
Alix Olivié.

C'est donc pour lui et sa famille, ce blog. Je précisais dans sa présentation que l'idée m'en était venu au soir des obsèques de notre grand-père, auxquelles aucun élu de la petite ville où est né le Bataillon Néracais n'a cru bon d'assister. Plus tard, notre mère et notre tante – ses filles – nous ont donné leurs raisons de cette absence : aux débuts de la Résistance néracaise, ils n'étaient que quatre – Paul Charles, André Caumont X. Martinez, et notre grand-père Alix Olivié –, mais à la Libération les "résistants" étaient infiniment plus nombreux. Écœuré par le défilé de ceux qui venaient à son domicile lui demander des attestations de complaisance, notre grand-père s’était rapidement détourné des honneurs.
Il avait cessé de cotiser pour ses décorations, y compris pour la Légion d’honneur, et avait délibérément choisi de se tenir à l’écart des reconnaissances officielles. Beaucoup de résistants authentiques ont comme lui volontairement refusé décorations et cérémonies après-guerre, estimant que l’action clandestine ne devait pas devenir un capital symbolique – un silence qui a souvent pesé sur la mémoire officielle.
Pendant longtemps, les enseignants de Nérac lui ont adressé leurs élèves pour qu’il leur parle de cette époque – un exercice qui devait lui être difficile, car à nous, il n’en parlait presque jamais.
Sur cette photo c’est lui, à qui le général de Gaulle va serrer la main.