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Georges Mandel (1885-1944) |
Né en 1885, Mandel commence sa carrière politique comme directeur de cabinet de Clemenceau pendant la Première Guerre mondiale. Élu député en 1919, il devient, dans les années 1930, ministre des Postes, puis des Colonies, et enfin de l’Intérieur. Il est l’un des premiers responsables politiques à alerter sur le danger que représente Hitler. Il plaide pour le réarmement et une politique de fermeté. Il reste isolé.
Mandel incarne une droiture républicaine inflexible, refusant à la fois le pacifisme naïf des années 30 et la capitulation devant l’Allemagne nazie. En juin 1940, alors que la République vacille, il s’oppose à l’armistice. Les Britanniques lui proposent de quitter la France ; il refuse :
« Vous craignez pour moi parce que je suis juif. C’est justement parce que je suis juif que je ne partirai pas. »
Il fait partie des 80 parlementaires qui refusent les pleins pouvoirs à Pétain. Arrêté, emprisonné, livré aux Allemands, il partage sa captivité avec Léon Blum à Buchenwald.
Churchill, qui le considère comme un véritable homme d’État, souhaite lui confier un rôle central dans la France libre. Mais Mandel, conscient que son identité juive serait exploitée par la propagande de Vichy et des nazis, soutient la légitimité de De Gaulle.
En juillet 1944, après l’exécution du propagandiste Philippe Henriot par la Résistance, Vichy orchestre l’assassinat de Mandel, en représailles.
Peu après, sa fille Claude, 14 ans, adresse à Pétain une lettre d’une dignité remarquable dont voici un extrait :
« Le nom que j’ai l’immense honneur de porter, vous l’aurez immortalisé… Il servira d’exemple à la France et l’aidera à se retrouver, bientôt, dans le chemin de l’honneur et de la dignité.
Lire l'intégralité de cette lettre (et celle adressée à Laval) ICI.
Georges Mandel est l’une des figures républicaines majeures de la première moitié du XXe siècle. Républicain intransigeant, fidèle à la démocratie parlementaire, au patriotisme civique, à la laïcité, il s’est opposé dès le départ à l’idéologie nazie et au renoncement.
Avec Léon Blum, il incarne ce que notre époque devrait encore méditer. À l’heure où certains répètent que "l’Ukraine n’est pas notre guerre", son parcours rappelle une vérité simple :
Une agression contre le droit, la liberté et la souveraineté d’un peuple concerne tous ceux qui s’en réclament.
Mandel l’avait compris. L’histoire lui a donné raison.
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